les gauchers..Quels avantages ?
Les exemples abondent : il est gauche (maladroit), il s’est levé du
pied gauche (de mauvaise humeur), il a l’air gauche (mal à l’aise),
cette planche est gauche (déformée). Les expressions plus familières,
telles qu’« être né du côté gauche » (hors mariage) ou « passer l’arme
à gauche » (mourir) ne font que renforcer l’impression. Qui plus est,
on évite la compagnie de tel individu qualifié de sinistre, du latin
sinister, signifiant gauche. Au contraire, tout (ou presque) à droite
est conforme à la règle, sans déviation, constant, honnête, juste,
probe, loyal, sincère. La priorité, elle-même, est à droite, et le
collègue efficace est le « bras droit ». Sans doute les gauchers
rêvent-ils d’un monde en miroir, où ils auraient la part belle.
Et
en politique ? Pourquoi la gauche et la droite ? Cette notion est née
avec la Révolution française : les représentants favorables au roi se
sont regroupés à droite de l’hémicycle, à l’Assemblée nationale, et les
opposants à gauche.
Les neurosciences éclairent-elles la
connotation négative du terme gauche ? Plusieurs cas de gaucherie de
l’esprit sont évoqués dans ce numéro, que ce soit celle des criminels,
celle des individus qui harcèlent leur ancienne compagne ou les
personnalités célèbres, celle d’une personne alcoolique qui subit un
phénomène de décorporation. Et c’est aussi le cas des personnes
atteintes de dépression, pour qui l’univers est effectivement gauchi,
triste, sans issue (voir Le point sur : La dépression, page 36).
Pourtant,
tout n’est pas gris dans le monde des gauchers. D’abord quelques génies
tels Léonard de Vinci, Jean-Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven,
Benjamin Franklin ou encore Charlie Chaplin étaient gauchers. Les
gauchers auraient des habiletés cognitives et manuelles supérieures à
la moyenne et les neuroscientifiques expliquent aujourd’hui par quelle
ruse cérébrale les gauchers ayant l’œil droit dominant sont
particulièrement redoutables dans les sports d’opposition, tels
l’escrime ou le tennis de table, où il faut réagir vite à un signal
inattendu. Dès lors, pourquoi ne sont-ils pas plus nombreux ? Notamment
parce que les enfants gauchers seraient de santé plus fragile et qu’ils
ne sont pas favorisés dans un monde conçu et dominé par les droitiers.
Si
parmi les gauchers figurent quelques personnalités hors du commun,
c’est aussi le cas pour des personnes ayant souffert d’une forme
particulière de dépression, le trouble bipolaire. Jacques Offenbach,
Alexandre Dumas, Edgar Allan Poe, Robert Schumann, nombre de poètes,
d’écrivains, d’artistes, de compositeurs ont été assaillis par des
troubles de l’humeur : les fonctionnements cognitifs associés
favoriseraient la créativité, durant la phase euphorique de la maladie,
bien que les causes de cette créativité restent encore obscures. Et
même si elles ne trouvent pas dans l’art une façon de soulager leurs
troubles, les personnes déprimées disposent aujourd’hui de diverses
méthodes de prise en charge – qu’il s’agisse de médicaments, de
thérapies comportementales ou de nouvelles approches encore à l’étude
–, qui toutes leur permettent de sortir de leur état de... sinistrose.
Les exemples abondent : il est gauche (maladroit), il s’est levé du
pied gauche (de mauvaise humeur), il a l’air gauche (mal à l’aise),
cette planche est gauche (déformée). Les expressions plus familières,
telles qu’« être né du côté gauche » (hors mariage) ou « passer l’arme
à gauche » (mourir) ne font que renforcer l’impression. Qui plus est,
on évite la compagnie de tel individu qualifié de sinistre, du latin
sinister, signifiant gauche. Au contraire, tout (ou presque) à droite
est conforme à la règle, sans déviation, constant, honnête, juste,
probe, loyal, sincère. La priorité, elle-même, est à droite, et le
collègue efficace est le « bras droit ». Sans doute les gauchers
rêvent-ils d’un monde en miroir, où ils auraient la part belle.
Et
en politique ? Pourquoi la gauche et la droite ? Cette notion est née
avec la Révolution française : les représentants favorables au roi se
sont regroupés à droite de l’hémicycle, à l’Assemblée nationale, et les
opposants à gauche.
Les neurosciences éclairent-elles la
connotation négative du terme gauche ? Plusieurs cas de gaucherie de
l’esprit sont évoqués dans ce numéro, que ce soit celle des criminels,
celle des individus qui harcèlent leur ancienne compagne ou les
personnalités célèbres, celle d’une personne alcoolique qui subit un
phénomène de décorporation. Et c’est aussi le cas des personnes
atteintes de dépression, pour qui l’univers est effectivement gauchi,
triste, sans issue (voir Le point sur : La dépression, page 36).
Pourtant,
tout n’est pas gris dans le monde des gauchers. D’abord quelques génies
tels Léonard de Vinci, Jean-Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven,
Benjamin Franklin ou encore Charlie Chaplin étaient gauchers. Les
gauchers auraient des habiletés cognitives et manuelles supérieures à
la moyenne et les neuroscientifiques expliquent aujourd’hui par quelle
ruse cérébrale les gauchers ayant l’œil droit dominant sont
particulièrement redoutables dans les sports d’opposition, tels
l’escrime ou le tennis de table, où il faut réagir vite à un signal
inattendu. Dès lors, pourquoi ne sont-ils pas plus nombreux ? Notamment
parce que les enfants gauchers seraient de santé plus fragile et qu’ils
ne sont pas favorisés dans un monde conçu et dominé par les droitiers.
Si
parmi les gauchers figurent quelques personnalités hors du commun,
c’est aussi le cas pour des personnes ayant souffert d’une forme
particulière de dépression, le trouble bipolaire. Jacques Offenbach,
Alexandre Dumas, Edgar Allan Poe, Robert Schumann, nombre de poètes,
d’écrivains, d’artistes, de compositeurs ont été assaillis par des
troubles de l’humeur : les fonctionnements cognitifs associés
favoriseraient la créativité, durant la phase euphorique de la maladie,
bien que les causes de cette créativité restent encore obscures. Et
même si elles ne trouvent pas dans l’art une façon de soulager leurs
troubles, les personnes déprimées disposent aujourd’hui de diverses
méthodes de prise en charge – qu’il s’agisse de médicaments, de
thérapies comportementales ou de nouvelles approches encore à l’étude
–, qui toutes leur permettent de sortir de leur état de... sinistrose.